Notre caserne d'accueil sur Paris
En route vers la capitale afin de courir pour l’œuvre des pupilles des sapeurs-pompiers, un déplacement qui ne se fera pas sans oublier mon objectif !
Faire tomber mon chrono de 2h48'21'' tel est cet objectif !
Pour aboutir, il faudra surmonter la douleur de ma fessalgie et de mes lombaires ! la douleur des derniers kilomètres (que je commence à connaitre !), aller au bout de soi, au bout d'un investissement, qui a commencé il y a plusieurs mois, lors d’une préparation.
Cette préparation commença en janvier, afin de travailler la vitesse, et gagner en confort sur mon allure marathon…ensuite, à partir de février, place à l’entrainement spécifique basé sur mon allure marathon (15,4 km/h).
La veille de l’épreuve, je récupère mon dossard préférentiel, grâce à mon chrono de moins de 3h00, obtenu sur cette même course en 2012. Cette année sera différente, car Emilie m’accompagne pour son premier marathon. Cette aventure sera encore plus belle car elle sera partagée !
Puis, nous sommes accueillis dans la caserne de Sévigné. Une rencontre avec le chef de la caserne, un capitaine, nous permet d’en savoir un peu plus sur l’activité de ce centre de secours !
C’est la plus ancienne caserne de Paris (1812). Elle est classée monument historique. Dans la nuit du 13 au 14 juillet, elle se transforme en grand bal des sapeurs-pompiers…dans sa cour intérieure.
Le lendemain, il faudra se mélanger aux 41 000 coureurs participants à ce marathon…Cette année j’innove, je mets un sac à la consigne pour l’après course. Une petite perte de temps et d’énergie, avant, mais qui sera très utile après la course…pour attendre Emilie qui part sur une moyenne de 10km/h.
Vers le départ, je retrouve le coach (Olivier) de mon club . Il court le marathon sur des bases plus élevées que moi. Nous finissons l’échauffement ensemble, avant de rentrer dans notre sas des préférentiels, juste derrière les élites.
Je suis motivé pour ce 5ème marathon, beaucoup d’efforts consentis ne peuvent pas se finir sur un échec !
Dans le sas, je cherche Christophe Conroix, je l’ai vu la veille, ce champion creusois de course à pied. J’aimerai le voir, pour partager la foulée de cet évènement avec lui. Et top chrono, c’est le départ !
Je cours avec Olivier, nous commençons à remonter des coureurs, la vitesse est au dessus de mon allure marathon ! mais je ne veux pas le lâcher car je sais que je ne le reverrai plus ! les kilomètres passent, nous rejoignons Christophe Conroix, je reste avec Christophe, et Olivier nous décroche, il fait sa course, sans se préoccuper de nous, il doit peut-être penser que nous allons le retarder !
Quel bonheur de se retrouver au coeur de cet évènepent sportif ! lié à la FFA
depuis 5 années dèjà...j'aime les valeurs que véhicule ce sport !
Peu avant le 10ème km, je laisse partir Christophe Conroix, je n’ai pas envie de me "cramer", il reste 32km à parcourir ! Christophe court sur les mêmes temps qu’Olivier ! je suis à une moyenne de 16km/h, c’est trop élevé ! Stop ! car j’ai déjà 1 min d’avance sur mes temps de passage.
Je décide de faire ma course de mon côté, c’est la 4éme fois que je viens ici, je connais le parcours, mon allure... La bataille se fera avec moi-même !
Il y a peu de vent, mais il fait plus chaud que lors des éditions précédentes. Les kilométres s’enchainent et se ressemblent. Je passe les 30km, tout va bien, j’ai retrouvé mon temps de passage.
Je rattrape Christophe, il n’a pas l’air bien, il n’est plus sur ses temps de passage, il me dit « j’ai les jambes en bois ». Je le dépasse et lui glisse quelques mots « aller Chris, il faut le terminer ce marathon, courage ».
Du 30 au 35eme km, j’ai réduit ma vitesse et je perds 2 min sur mon temps de passage, mais j’ai encore de l’allure !
Je suis en train de me dire que c’est la première fois que je suis devant Christophe, depuis 2 ans que je le connais, mais il n’est pas au top de sa forme aujourd’hui !
J’arrive au 38eme km et c’est encore la même histoire, perte des jambes, de mon allure, la fin va être interminable !!
C’est maintenant un calvaire, je regarde la montre toutes les 30 secondes, car je sais que je n’ai plus l’allure, une perte de vitesse impressionnante. Je repense à Christophe, je me dis « j’ai les jambes en bois et je ne suis pas arrivé » !
Pourquoi ? une mauvaise hydratation ? (j’ai évité quelques ravitos car j’ai contracté un point de côté en buvant tout en courant !), des cellules musculaires en déficit énergétique ? un départ de course trop rapide ? tout est possible, sauf une préparation insuffisante !
Il ne me reste plus qu’à souffrir. 2h45 restera un rêve et je ne sais pas dans combien de temps, j’arriverai à passer la ligne ?
J’oublie le temps qui a rythmé tous mes entrainements depuis plusieurs mois, Ce temps qui m’a accompagné durant presque toute la course. Mon souhait est devenu : FINIR.
je suis rongé par la souffrance physique de mes jambes en bois ! mais laissez-moi devenir un marathonien de 2014 !
J’arrive enfin sur cette dernière avenue, tenant encore sur mes jambes, je franchis la ligne, exténué. Un long chemin m’attend jusqu’à la sortie, je titube entre la remise de la médaille, celle du teeshirt…direction la table de massage, pour une régénérescence !
dur dur de finir !
Les temps intermédiaires montreront que je suis sur des bases de plus de 15km/h sur 30 km, des 30 aux 40 km, je tombe à 14,2 km/h, et dans les 2 derniers km, je m'éffondre à 11,9 km/h !
Le marathon n'est pas un combat facile, malgrès une bonne préparation !
Je claque un 2h49’45’’, Olivier un 2h42, impressionnant le coach, il atteint exactement ce qu'il était venu chercher ! Christophe finit en 3h00, il n’a pas de réussite avec le marathon, mais il a déjà fait beaucoup mieux. Emilie finit en 4h08, une réussite, l'objectif est atteint, une nouvelle marathonienne est née !
J'ai réalisé mon premier marathon en 2006, et puis il y a eu 2010, 2011, et 2012.
A chaque nouvelle course, j’améliorais mon temps, et cela n'est plus le cas aujourd'hui !
La page se tourne sur mon 2éme meilleur chrono sur 5 participations,
J’ai encore d’autres pages à écrire et peut-être plus sur le marathon !
Je rentre quand même dans les 300 premiers à Paris.